dimanche 20 juillet 2014

Voyage en Nouvelle-Zélande, jour 6

Le réveil est difficile ce matin, je m'étais presque habituée aux grasses matinées... Oui, réveil à 7h au lieu de 5h, c'est une grasse matinée. Le temps est nuageux à cette heure-là, à nouveau j'hésite... Jean ou short ? Je prends le pari que les nuages vont s'éloigner, on verra bien... Short, avec surpantalon de pluie, dans l'optique de servir de coupe-vent.
La navette est pile à l'heure. Nous sommes trois à partir à 6h. On embarque. Tiens, c'est bizarre, le conducteur ne nous demande pas le paiement, peut-être que c'est au retour alors... On s'arrête sur un parking au bout de 20 mn... C'est bizarre, je voyais ça plus loin... Il est rapide pour faire 50 km... On descend, le panneau affiche "Risque volcanique normal". Bon, en route alors. Non ? Non, le chauffeur nous confie à un autre chauffeur, dans une autre navette... J'y comprends plus rien. Avant que l'on parte, il nous dit "je reviens vous chercher à 15h, vous devriez avoir fini. Sinon je vous ramène pas. Mais je suis sûr que vous aurez fini." Espérons que j'aurais fini alors.

La deuxième navette nous emmène, je ne sais toujours pas où. C'est seulement en voyant les panneaux du second parking que je comprends : la première navette nous a déposés au parking d'arrivée, celle-ci nous emmène au parking de départ.

Après un petit discours dont je n'ai rien compris si ce n'est "on fait une photo de groupe avant le départ au cas où quelqu'un se perd" (en même temps je ne suis pas certaine que le reste du discours était en anglais, je suis même quasiment sûre que c'était du maori), le chauffeur nous laisse partir.
Il est 6h50, c'est le début d'une longue journée. La bande originale du Seigneur des Anneaux dans les oreilles, je démarre avec enthousiasme.
Je m'y vois tout à fait : j'accompagne Frodon et Sam pour jeter l'Anneau dans les flammes de la Montagne du Destin.
 
Si ce n'est qu'il n'y a aucun risque de se perdre, le chemin est bien tracé... Quasiment plat, avec une ou deux escalades de rochers...
J'ai un bon rythme, au bout d'1h, 4 km de passés. À ce compte-là, je vais être en avance...
Oups, j'ai pensé trop vite, ça se complique...
Personne ne m'avait dit que c'était de la grimpette, pour moi Crossing ça voulait dire qu'on tourne autour des volcans, pas qu'on monte dessus. Il me faut une heure pour faire 2 km de plus.
Et ouf, c'est plat... enfin... disons que c'est plat juste assez longtemps pour te donner des faux espoirs... juste assez longtemps pour que tu ne te rendes pas compte tout de suite que ça va grimper encore.
Et ça grimpe, ça grimpe, mais cette fois, sur des cailloux... Ça glisse.
Je m'arrête tous les trois pas pour respirer, en faisant style "je prends une photo" ou "je bois un peu d'eau".
À ce moment-là je commence à me dire que j'ai vu trop grand, j'en serais pas capable...
Tant bien que mal, je finis cette montée. Et là un spectacle grandiose m'attend. Wahou ! De toute évidence, ça doit être ça qu'on appelle le Red Crater.
Eh mais attends, ça monte encore !
Bon, cette fois, c'est une petite montée, ça devrait aller... à peu près. Pendant que je monte, je m'interroge... Oui, le Red Crater, c'est impressionnant, mais est-ce que ça en valait la peine d'escalader tout ça ? La réponse m'attend plus haut : les lacs d'Émeraude, et encore derrière, le Blue Lake.
 
Ok, d'accord, ça en valait la peine. Mais pour rejoindre les lacs, maintenant il faut descendre. Et là je commence à me demander finalement si c'est la montée ou la descente qui est le plus difficile : je ne sais pas sur quoi je marche, peut-être un mélange terre-cendres, mais je m'enfonce, je glisse.
Je tombe deux ou trois fois... Bon, j'avoue, plutôt quatre ou cinq...
Une fois les lacs dépassés, ça redevient plat... Eh non, faux espoir encore, ça remonte après.
Mais... dis donc... on dirait bien... Pas sûre... mais presque... Ça ne serait pas le chemin sur lequel Sam a porté Frodon, avec sa phrase culte "Je ne peux le porter pour vous, mais je peux vous porter vous" ? (allez, j'avoue, pour moi c'est Sam le vrai héros du SDA) Bon, forcément, la lumière est différente... Et pour cause, il fait plein jour. Mais j'ai bien l'impression quand même.
Après ce passage, le sol reste quasiment plat, des petites montées, des petites descentes, mais c'est encore bien plus tard que commence la vraie descente... sans glisser cette fois... enfin pas trop. Et de temps en temps... oh l'arnaque, ça remonte !
 
 
Je marche depuis 5h quand je tombe sur une Hut (pour les gens qui veulent camper je suppose) avec une terrasse... Terrasse devenue par la force des choses aire de pique-nique. J'ouvre ma boîte de conserve "poulet rapé à la moutarde" et constate en voyant les filles devant moi avec le même genre de boîte (style mini-boîte de thon) que manifestement ce rapé est fait pour tartiner dans un sandwich et pas pour manger comme ça à la fourchette. C'est dommage, je trouvais ça pratique comme concept pourtant. Je mange ensuite la moitié de ma boîte de couscous, l'autre moitié s'étant retrouvée par terre parce que la boîte s'est ouverte quand je l'ai sortie de mon sac.
20 mn plus tard, c'est reparti. Le panneau annonce 1h30 de descente.
 
Ça, c'est peut-être le temps prévu pour les gens qui n'arrêtent pas de me doubler... Très vite, on change d'ambiance, on se croirait maintenant dans la jungle.
 
Rho, il y a même des ruisseaux à traverser sur des pierres... Ah, non, pour celui-ci, pas de pierres, pas le choix, il faut se mouiller les pieds.
Je constate donc une fois de plus que mes chaussures soit disant étanches ne le sont absolument pas.
Heureusement qu'il fait beau, ça sèche à peu près. Tiens, la jungle s'éclaircit, allez, hop, une petite photo pour voir la différence.
Et 3 mètres plus loin... Ah bon, c'est normal que ça s'éclaircisse... Je suis arrivée au bout. Il me faut quelques minutes pour réaliser. Je me pose dans l'herbe, retire mon surpantalon, avale un gâteau et passe en mode bronzette. Il est 14h10, j'ai marché 7h et la navette arrive à 15h. À l'heure dite, tout va bien, nous sommes trois à rentrer. Je ne prends pas le temps de me poser, sinon je sais que je ne me relèverais pas, je repars tout de suite pour le I-site pour récupérer quelques prospectus. Encore marcher... Mais voilà, fini, je me pose et me repose, enfin.

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